mardi, septembre 18, 2007

La Déroute Ferroviaire

Cela faisait déjà une heure qu'elle attendait. Patiemment assise sur les bancs inconfortables de la Gare. Le grand hall était ensoleillé et les derniers rayons du jour chauffaient sa nuque.Elle étaient aux aguets, sera t-il là? Elle se sentait usée...et peut-être bien fatiguée...mais elle conservaient cette légère palpitation au coeur lorsqu'elle devinait une tête blonde. Au milieu de tous ces gens qui se pressaient considérant, sourcils froncés, les horaires des trains, la jeune fille semblait terriblement décalée, un air hagard qui n'allait pas à son âge; une lassitude qui dégoulinait sur le banc. Installée à côté d'un grand garçon décharné, elle ne saisissait pas les causes de son immobilisme éclatant. Même sachant qu'elle ne l'apercevrait pas, elle restait. Observant les valises à roulettes, les chats craintifs dans leurs boites de voyage elle entendait le satisfaisant bruit du compostage des billets. Elle remarquait finalement l'inutilité flagrante de sa présence dans cette abîme instable où la la lumière baissait lentement. Alors elle se leva. Les yeux dans le vague. Avec le goût amer de ce rendez-vous improvisé et raté. Dehors le déluge...L'eau de pluie entre les lèvres...Tout était affreusement flou, alors, mécaniquement, elle sortit sans ménagement ses lunettes d'incontestable myope. Et tout devint plus clair, le paysage autant autant que la désillusion...

lundi, septembre 10, 2007

Le Gouffre Psychotrope

Assise sur l'herbe de ce parc peuplé, elle parlait. Autour, des amis...quelques lointains sourires. Si parfois elle osait lever la tête, elle apercevait l'illusion des minces étoiles que le ciel noir de Septembre déniait laisser entrevoir au yeux sombres de la jeune fille. Elle riait et bien souvent ne répondait au jeune homme qui lui parlait qu'après plusieurs hésitations internes. Il faut dire que Virginie était Balance. Elle s'accordait volontiers que l'horoscope n'était pas tout...Cependant elle s'efforçait d'y croire. Comme pour s'appuyer sur quelque chose. Il lui sembla être en harmonie avec son agréable interlocuteur mais à dire vrai quelques jours après, elle s'avoua avec surprise qu'elle ne se souvenait ni du propos de la douce conversation, ni du visage du garçon en question. Etait-ce bien important au fond? Un détail lui revint brutalement quelque temps après, il lui paru qu'à la fin de la soirée il lui avait dit lentement : "A bientôt...J'espère". Elle n'osait cependant pas en tirer de conclusion hâtive. Elle se contenta de renverser son café sur les pages d'un affreux Dan Brown de supermarché. Elle jeta le marque page imbibé de sa boisson favorite sans voire disparaître dans les gouttes épaisses du liquide, un numéro de téléphone griffonné...un soir de Septembre.