jeudi, janvier 31, 2008

Postiche.


-Partir? Par hasard.
-Tu veux dire quand le hasard ne pourra plus faire autrement.
-...hum...Encore heureux qu'on va vers l'été

Et comme par hasard le ciel lui tomba sur la tête.

mardi, janvier 15, 2008

Alors?



T'es le gars le plus debout que je connaisse.
Tu sais trop bien que le monde est parfait
Parfaitement insupportable
Tout ces légumes qui nous séparent
Ce fossé immense, inimaginable
Minable
Ca me dégoûte
Cette nonchalance à vivre
Je sais, c'est une Blague.

Musique de Chambre

ls optèrent pour ce café typiquement parisien assez chic. Le portier leur sourit comme complice d'un amour qu'il s'était plus à imaginer. Le coin non-fumeur subissait les effluves des nombreuses cigarettes de la pièce communicante. Kathleen détestait la fumé mais elle fit un effort, pour lui. Il restait une table près d'un miroir. Elle s'assit face à son reflet. Plus fort qu'elle. Maintenant ils regardaient la carte. Aucun des deux ne semblaient vraiment convaincu de ce qu'ils faisaient, là où ils étaient. Lui, il n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'ils étaient entré. Il regardait, cette grande fille derrière le bar qui versait du lait dans de jolis bols.
Liam rompit le silence en lançant :
-" Un Dom Pérignon 1995
-Quoi?, répondit-elle, sortant de a lecture
-Je veux une coupe de Dom Pérignon 1995
-Ouai, ouai.., fit elle en cachant mal son agacement
-Hein? Qu'es que tu as dit?
-J'ai dit "ouai"" rétorqua t-elle insolente.

C'était ce genre de conversation qui rythmait leurs vie. Il lui sourit et se retourna pour la regarder dans la glace. Elle déforma ses lèvres, réprimant un sourire.
Ils commandèrent finalement deux cafés. Ils finissaient toujours par choisir la simplicité. Sous la table, elle attrapa sa main. Il se troubla, jetant des regards inquiets aux alentours. Lui, c'était la pudeur incarné. Il serra fort la main de Kathleen et la lâcha brusquement.

********

Dans la chambre, Liam regardait le froid par la fenêtre, son souffle embuait la vitre faisant réapparaître de vieux dessins. Dehors, les gens se pressaient, les épaules tendus et les mains serrées dans les poches. Les manteaux sombres et tirés donnent un air sévère aux gens. Pour le moment, la seule chose à laquelle il pensait, c'était qu'il n'avait jamais été sérieux, lui. Toujours à croire qu'il y a le temps. Toujours à jouer. A rire de sa propre gravité. Avec Kathleen, il s'était rencontré très jeune et au fil des mois et des années ils s'étaient habitués à l'amour de l'autre. Sans jamais mettre de mot sur leurs sentiments et leurs futurs communs. A toujours prendre la réalité pour du provisoire, Liam, en regardant les passants glacés, remarquait finalement avec effroi qu'il se sentait comme un adolescent qui joue avec les mots a presque 35 ans. Liam s'imagina, figé dans son insolence, il eu un frisson. Kathleen entra doucement dans la chambre et posa ses mains sur ses épaules. Elle le sentit se décontracter et lui dit :
-"Tu es tendu? La circulation est infernal en bas...tu ne..
-Tais-toi Kate, ça va, ça va, je vais bien. La circulation et les passants sont un spectacle aussi effrayant qu'intéressent, tu sais...
-Non je ne sais pas", dit-elle en souriant
Il vit son visage dans le reflet de la vitre, attrapa sa main, cette fois ci avec assurance. Il se retourna en se levant, elle riait maintenant, Kathleen riait. Liam l'embrassa, il passa sa langue sur ses lèvres et elle ne s'arrêtait plus de rire bientôt il en fit de même. Ils se serraient l'un contre l'autre près de la fenêtre qui était maintenant toute embuée. Puis Liam attrapa les bras de kathleen avec poigne et la plaqua contre la vitre en cognant violemment son crâne, elle ne protesta pas. Il lui serrait très fort les bras. Elle retenait sa respiration et ne souriait plus. Il regarda son corps, Kathleen était belle. Du moins, il l'a trouvait belle. Elle était mince, pas maigre. Il tenait à cette nuance. Elle était grande aussi, plus grande que lui. Desarticulée, cette fille s'articulait parfaitement bien avec Liam, autour de lui...c'est ce qu'on disait d'eux et lui il aimait ce corps qui n'en finissait pas. Après l'avoir regardé il lui lança un regard doux et légèrement inquiet. Elle sentait que son propre coeur était tombé au fond de son ventre, il battait fort mais lentement. Il ouvrit la bouche pour parler...pour dire ce qui devait l'être. Kathleen le regarda alors avec un regard confiant, de ceux qui incitent à parler. Il la lâcha aussi sec et s'effondra sur le lit, elle s'allongea sur lui, sans rien dire. Leurs deux corps tremblèrent ensembles. Elle enserra ses grandes jambes autour de lui. Il ne dormit pas de la nuit.

*********

Kathleen croyait fort au "grand amour". Certains croient en Dieu, d'autre au père Noël. Kathleen, elle croyait à cette chose qui n'arrive qu'une fois. Quand elle regardait Liam, elle se disait qu'elle était amoureuse de lui. Comme une jeune fille. Ils n'avaient plus beaucoup d'amis. C'était comme si tout les êtres extérieurs à leur duo étaient invisibles et simplement inutiles. Elle vivait de lui, il vivait d'elle.
Liam se préparait dans la salle de bain. Il chantonnait un air d'opéra, l'air sérieux. Il trouvait son visage grave. Sûrement cette barbe. Il ne l'avait pas rasé depuis au moins deux semaines. Kathleen l'aimait comme ça. Il l'a faisait attendre et il appréciait honteusement cela. Il lui cria : "Kate...je me rase?". Elle apparut alors, l'air stoïque: "Fais ce que tu veux, fais ce que tu veux...Je m'en fou... Tu ne t'imagines seulement pas à quel point. M'as-tu jamais demandé si j'aimais Miles Davis? Vivons-nous les choses ensemble ou sommes-nous deux simples corps qui se tiennent pour ne pas se mordre ? Tu es un irréaliste... un IRREALISTE !". Elle criait, elle tremblait. Il n'avait pas bougé. Il n'était pas étonné. Il l'attrapa. Liam enferma ses mains sur son poignet. Le froid semblait caresser les os de Kathleen. Il retira soudainement sa main et commença à se raser. C'était comme si c'était ancré pour toujours dans son bras sans jamais la lâcher. Une légère douleur s'installait, un vide. Elle ne sentait plus rien. "Aimes-tu Miles Davis?" lui demanda t'il. Il sentait réellement qu'il avait lancé les dés. Un silence s'installa pendant quelques minutes entre leurs deux corps immobiles. Puis Kathleen se retourna, arracha avec fureur son duffle-coat du porte-manteau et sortit sans un mot de l'appartement.
Le soir même Liam se rendit au concert de Miles Davis. Le trompettiste soufflait comme hardiment absorbé, entièrement là et absolument ailleurs. Miles Davis, le grand, l'illustre se décoiffait progressivement. Kathleen aurait rit de se spectacle, Liam ; lui l'aurait alors regardé avec une sévérité travaillé, puis, aurait de bon coeur rit démesurément du sérieux des gens. Comme d'habitude. Mais ce soir il était seul. A côté d'une jeune fille, pas jolie mais excitante. Blonde platine. Avec un air vulgaire qui sonnait faux. Il devenait fou des murs de cette salle. Qui avait vu trop d'applaudissement, qui étouffait de ces nuages assassins. De ces nuages de cigarettes et autres cigarillos puant. Il haïssait cette exaltation de masse propre au concert. Ses sentiments groupés. Ce peuple criard qui prenait du bon temps à la merci du trompettiste. Il n'arrêtait pas de la guetter. Cherchant dans l'assemblé un sourire lui appartenant. Mais Kathleen ne vint pas. La salle était alors terriblement vide, l'air était terriblement asphyxiant, les sourcils terriblement froncés, Liam se trouvait terriblement con.

********

En rentrant le soir même à l'appartement, Kathleen devina qu'il était partit. C'était palpable. Le peu de meuble qui peuplait le salon semblait tirer la gueule. Il manquait quelque chose, c'était presque ostentatoire. Elle s'assit alors sur le petit canapé rouge. Il sentait encore son odeur. D'aussi loin qu'elle le connaisse Liam avait toujours sentit le bambou. Etrange odeur. Elle se déshabilla, enleva sa robe trop chic pour elle. Elle fila ses bas avec indifférence et libéra ses trop longs cheveux. Elle dégrafa son soutien-gorge, aimant à l'infini ce geste. Kathleen courra à la douche y restant assez longtemps pour vider la nappe phréatique mondial. Son poignet toujours glacial elle se dit qu'il fallait peut être le retrouver.

*******

Le lendemain Liam ne revint pas. Le surlendemain non plus. Kathleen passa le mois de Mars autant que celui de Mai à guetter la port d'entrée, les silhouettes, les bruits, les abord de l'appartement, le silence de la nuit, la lumières des bagnoles, le téléphone. Elle demandait du regard au passants, aux parisiens un indice, un bout de Liam. Elle ne faisait qu'attendre. Moins il reviendrait plus il payerait son absence. Dent pour dent mon amour. Toi et moi on va bien s'amuser. On se tue déjà pas mal. On est les mêmes. Des sales lâches.
"Tu dois faire sans Kathleen..., disait ses collègues, sa famille Tu vas oublier...
-Je vais faire avec au contraire"
Tu parle d'une aide psychologique.
Il y a des gens qui errent seuls, dans la rue, dans le métro, le RER, surtout le C. Il y en a aussi qui se baladent dans leur vie. Qui flânent leur existence. Kathleen n'était pas seule au moins. Liam était partout depuis presque 11 mois. Le temps d'avoir un mioche de deux mois. Un adorable geignard. Une bête humaine témoin d'amour...
On est en Décembre, il est 18h30 et le soleil décline. Les lumières des réverbères s'allument, et, déjà Kathleen s'emplit d'une énergie violente en passant devant l'église St Paul. Elle s'amuse de ce dynamisme presque mystique qui traduit l'incohérence aiguë de son quotidien sans vague et sans écume. Elle marche vite au milieu de la petite rue pavé. C'est une manière d'emmerder le monde. Devant, il y a un garçon blond qui ressemble à Liam. Il est plus petit, à ses côté il y a une jeune fille. D'une banalité comme on en fait plus. Elle se rapprochent d'eux, le pourpre aux joues. C'est dégoûtant ce cinema. Attendez voire qu'elle le quitte. Leurs épaules se frôlent. Elles se parlent ; le langage des mièvres. Leurs mains se cherchent. Plus de doute... Elles se connaissent et s'évitent en se racontant la plus vieille des histoires. Au fond ces deux là ont déjà cédées. Elles jouent pour de faux. Elles tremblent pour rire. Tout le monde connaît la fin de ce duo hésitant. Le garçon prendra la main de la fille. Elle le laissera faire. Tendrement ou pas. C'est si naturel et tellement normal. Se spectacle devient vite insupportable, Kathleen les dépassent et essaie de penser à autre chose. S'il revient j'arrête mon cynisme. S'il revient je mange des aubergines. S'il revient je commence à fumer. Ou plutôt s'il ne revient pas. Et puis je deviens la plus grande traînés de tout Châtelet, de tout Montmartre et de tout Bastille. S'il revient j'arrête d'être un gamine et je fait un gosse, je m'abonne à Elle et je fait du poisson le vendredi. S'il ne revient pas je le rendrai fou. Il comprendra sa douleur et ce sera beaucoup trop tard.


*******
Cela faisait déjà une heure qu'elle attendait. Patiemment assise sur les bancs inconfortables de la Gare. Le grand hall était ensoleillé et les derniers rayons du jour chauffaient sa nuque.Elle étaient aux aguets, sera t-il là? Elle se sentait usée...et peut-être bien fatiguée...mais elle conservaient cette légère palpitation au coeur lorsqu'elle devinait une tête blonde. Au milieu de tous ces gens qui se pressaient considérant, sourcils froncés, les horaires des trains, elle semblait terriblement décalée, un air hagard qui n'allait pas à son âge; une lassitude qui dégoulinait sur le banc. Installée à côté d'un grand garçon décharné, elle ne saisissait pas les causes de son immobilisme éclatant. Même sachant qu'elle ne l'apercevrait pas, elle restait. Observant les valises à roulettes, les chats craintifs dans leurs boites de voyage elle entendait le satisfaisant bruit du compostage des billets. Elle remarquait finalement l'inutilité flagrante de sa présence dans cette abîme instable où la la lumière baissait lentement. Alors elle se leva. Les yeux dans le vague. Avec le goût amer de ce rendez-vous improvisé et raté. Dehors le déluge...L'eau de pluie entre les lèvres...Tout était affreusement flou, alors, mécaniquement, elle sortit sans ménagement ses lunettes d'incontestable myope. Et tout devint plus clair, le paysage autant autant que la désillusion...
*******

L'appartement était encore plongé dans l'obscurité des vingt et une heures quand le téléphone sonna. C'était relativement rare. Kathleen de dépêcha de répondre. "Allô?...Allô?....", dit-elle sans obtenir le plus mince filet de réponse. Elle s'apprêtait à raccrocher quand une voix grave et très basse répondit : "C'est moi" Pas besoin d'en dire plus. Elle lâcha le combiné, terrifiée. Liam n'avait pas raccroché, elle entendit le téléphone geindre un "Kathleen...". Pourtant malgrès sa fureur elle le ramassa et lui dit brusquement "Quoi?
-Demain, Dix sept heures... Dix sept, parc Montsouris
-Je m'en tape de..." Il avait déjà raccroché le salaud.
Quel merdeux ce type. Complètement déjanté.

*****

Kathleen arriva devant le parc vers dix sept heures, il n'y avaient que deux ou trois vieilles dames accompagnées d'un trio de Yorkshire excités. Cette petite bande lançaient avec une mollesse frigide des morceaux de pain trop secs au pigeons malheureux d'un Paris pollué. Rien ne semblait venir déranger ou perturber ce spectacle humaniste et charitable. Pas d'enfants pleurnichards et de mères angoissées. Un silence mortel, un froid brute. Kathleen était habité par une sérénité déconcertante, un calme déroutant. Elle se regardait attendre sans frissonner sur ce banc pourris. Elle se leva soudain et se dirigea vers un taillis de buisson en s'accroupissant derrière avec souplesse. Elle étouffa un rire en s'apercevant de ce qu'elle était en train de faire. Les vieilles dames ne l'avaient pas vu. Accroupi comme une gamine, elle savourait cette instant, attendant Liam, regardant l'aiguille de sa montre de temps à autre. A dix sept heures seize, Liam entra dans le parc par l'entrée Nord. Elle le vit alors, il n'avait pas beaucoup changé. Toujours aussi...Liam...et ce sillon de volute de bambou qui caressait les arbres sur son passage. Il regarda à droite, à gauche puis le ciel. Il paraissait la chercher dans le nuages. Pourquoi pas après tout. Il s'assit sur le même petit banc rabougri en se frottant les mains faisant fuir le froid. Liam était paisible. De toute façon elle viendrait. Plus loin Kathleen l'observait, l'attendre. Elle assistait à sa propre a abscence à ce rendez-vous espéré, prié à tout les Dieux et redouté par tout les Anges. Elle se leva enfin avec discrétion de façon à ce que personne ne l'a voit. Elle se faufila entre les arbustes chétifs et arriva sans bruit à la droite de Liam. Elle posa ses mains brûlantes sur son épaule. Il tourna la tête avec une infinie douceur, les yeux fermés. Ils se levèrent, face à face. Magnifiquement heureux, magnifiquement émus. Elle attrapa la nuque de Liam, rapprochant leurs visages, faisant toucher leurs fronts chauds. Une larme éclos des paupières de Liam, perla rapidement jusqu'à des paumettes puis s'écrasa sur ses lèvres, les inondants avec justesse. Liam se détacha de sa Kate et s'essuya négligemment les joues d'un revers de manche. Il repris son regard désinvolte en s'échappant d'un sentimentalisme inhabituel. "Que faisait tu derrière le buisson, Kathleen?
- Tu m'as vu alors...
- Qu'es que tu croyais, dès que j'ai franchit le seuil de Montsouris, je l'ai tout de suite vu ton sourire, tout de suite.
- Tu regardais le ciel
- Pour te faire rire, sentir ta bouches s'étirer, tes fossettes se creuser et tout cela s'esquisser..."
Kathleen fut traversé par un bien-être jamais égalé et luis sauta dans les bras, accrochant ses jambes osseuses autour de la taille de Liam. Elle poussa un cri victorieux. Les pigeons s'envolèrent d'un mouvement "miasmatique" emportant la brume et le calme du square. Les vieilles lancèrent des regards haineux au couple et les cabots aboyèrent avec une hargne définitivement ridicule.
Les deux tendres sortirent de Montsouris avec énergie. 11 mois qu'ils ne s'étaient pas vu, autant dire une éternité. Quittés sur un malentendu...un mal de vivre. Tout ça pour Miles Davis. Toutes ces secondes, gâchées, tuées, assassinées, décapitées, moisis, violées, perdues, dégoûtantes. Les retrouvailles n'ont pas de prix. Faudra t-il se quitter pour mieux souffrir son bonheur?

******

Ils se retrouvèrent comme avant à l'appartement. Comme on le fait après le vide. Offrant véritablement sa confiance et son abandon. Comme le père prête sa vieille 404 lustrée à son fiston pour les jours heureux...sans jamais au fond savoir s'il en reviendra. Liam se leva vers la cuisine pour se servir un verre d'eau et attraper son paquet de cigarettes presque vide. Il cherchait à taton la bouteille dans l'obscurité de la pièce. De la fenêtre il voyait un grand arbre qui paraissait le regarder, essayant de vivre. Sa présence devenait devenait gênante et intruse. Liam était nu. Les feuilles tanguaient, fatiguées. Timides mais sans complexes, elles avaient abandonné le faste romantique matinal. Sans effort elles voulaient s'envoler de cette ville destructrice. A l'arrière plan il y avait les lumières stressés de la Défense. Liam fut légèrement submergé par une forme de fascination envers toutes ces petites vies derrières ces petites fenêtres dans ces immenses buildings aux formes anciennement futuriste. Tout cela dans un ciel sans étoile.
L'arbre s'en foutait pas mal. Il était enraciné.
Il voyait sans regarder. Il était parisien.
Liam retourna dans la chambre en oubliant son verre d'eau.

*******

Kathleen était allongé en travers du lit défait, lourdement, molle et inconsciente. Liam s'assit sur le rebord, feuilletant sans le lire un vieux "Courrier international" sur la Corée du Nord. Il enfila alors une chemise et un pantalon sans sous-vêtement ni réflexion. Il se pencha sur l'endormie avec habileté, ralentissant ses mouvements et dégagea les cheveux de son visage détendu et intelligent. Il l'embrassa, lui susurrant pour la première fois un "Je t'aime" ailé. Il s'en alla dans le couloir. Kathleen ouvrit les yeux, elle ne dormait pas. Elle le regardait partir et diminuer dans le corridor. Il referma la porte d'entrée sans se retourner. Kathleen se leva et mit dans la chaîne hi-fi le premier enregistrement de Miles Davis.
S'il revenait elle écouterait Miles Davis. Le jours, la Nuit.